Forum du 13 octobre avec Marie-George Buffet

CHANGER LA VIE C'EST POSSIBLE !

Quelle ambiance dans la salle des fêtes de la mairie de Tours ce jeudi 13 octobre autour de Marie-George Buffet et des représentants des partis et organisations qui avaient acceptées l’invitation de la fédération d’Indre-et-Loire du PCF pour un forum départemental. La Nouvelle République et France Bleue n’ont vu que 400 personnes, seule France 3 a remarqué que la salle était archicomble. Plus de 8OO personnes se sont retrouvées, assises, sur les 500 chaises installées, ou par terre sur le devant, debout sur les côtés, pressant dans les allées y compris à l’extérieur de la salle. Ce succès démontre que la dynamique créé par la campagne sur la constitution européenne et le vote du 29 mai, non seulement n’a pas diminué mais même qu’elle a tendance à s’élargir. De nouvelles personnes ont profité de cette initiative pour s’investir à leur tour, avec pour objectif la construction d’un programme à gauche, dans un débat sans concession avec les forces politiques et progressiste.

Tous les sujets ont passionné les participants, chacun était invité à s’en emparer pour gagner durablement et changer vraiment la vie. «Ces Forums ne sont qu’un début, a rappelé Marie-George Buffet, ils doivent se démultiplier, Il ne faut pas seulement changer les Institutions, même si cela est nécessaire, il faut également changer le rapport à la politique, il faut que le peuple mette en œuvre et maîtrise les choses. Il faut redonner envie de politique, il faut rêver pour changer la vie, pour changer le monde. Le débat sera difficile, parce que nous avons des approches différentes, mais il peut être facilité grâce aux citoyens. Le 29 mai nous a enseigné qu’il faut en finir avec le discours du renoncement, on nous demande toujours d’être sérieux et responsable, soyons fous pour changer le monde.»

La politique était réellement à la Fête ce 13 octobre à Tours, ces forums doivent pouvoir se prolonger, c’est une nécessité pour notre démocratie, L’important est que dans les semaines qui viennent, un large rassemblement, une union populaire majoritaire puisse se construire à gauche avec des engagements précis. Le Parti Communiste continuera naturellement à travailler à ce rassemblement, avec tous ceux qui le souhaitent, les citoyens, avec toutes les forces politiques de gauche, pour une réelle alternative à la politique de la droite, et pas seulement un « projet d’alternance ».

Alternance ou alternative

D’emblée Jacques Chabalier, après lecture du fax du PS qui parlait de la nécessaire alternance à la droite, a lancé le débat en précisant que le Parti Communiste ne souhaite pas un seul changement de gouvernement mais bien plus un changement de politique, qui s’attaquera aux politiques libérales menées par la droite, c’est donc une véritable alternative qu’il nous a invité à construire. Les différents intervenants, LCR, MRC ATTAC ont dit leur accord pour construire contre le libéralisme et ont insisté pour donner corps à la victoire du NON au référendum. Ils ont que le 29 mai avait donné un véritable élan et que l’implication des citoyens dans la vie politique devait être amplifiée. Ce qu’a repris également Marie-France Beaufils, qui s’est félicité des suites données par le comité de Saint-Pierre-des-Corps qui aujourd’hui prolonge la dynamique constructive avec l’ensemble des citoyens en travaillant concrètement sur des dossiers précis. Marie-George Buffet n’a pas oublié de faire le lien des enseignements à tirer entre le 21 avril et les différentes élections qui ont eu lieu après. Le risque majeur est que l’alternance se caractérise en 2007 par l’arrivée au pouvoir d’une autre fraction de la droite.

Pas de sujet Tabou

Sur la précarité des jeunes étudiants, l’un d’entre eux a demandé le rétablissement des postes de Maîtres d’Internat et de surveillants d’Externat, pour permettre aux étudiants d’origine modeste de poursuivre leurs études et aussi pour mieux aider les élèves dans les collèges et lycées. D’autres questions sur l’Education complètement maltraitée, sur les services publics à l’abandon dans les zones rurales, sur la Poste en voie de privatisation, initiée par un ministre socialiste, sur la fiscalité avec la baisse des impôts pour les plus riches, et Marie-George Buffet de reconnaître que la gauche plurielle avait été à l’origine de ces baisses, et qu’il fallait surtout en tirer les enseignements pour ne plus cautionner de telles politiques.

Les banques

Marie-France Beaufils a mis l’accent sur le rôle des banques dans le développement économique du pays et non dans celui exclusif de l’intérêt de ses actionnaires. Marie-George Buffet a demandé de réfléchir à une autre orientation de la Banque Centrale Européenne et à la mise en place d’un Pôle Public Financier. Il faut que l’argent qui est utilisée inutilement dans les spéculations financières devienne utile pour un développement durable de la planète.

Sécurité sociale

Sur la Sécurité Sociale, un représentant du comité de défense a demandé que l’on réfléchisse concrètement à des financements nouveaux et pas seulement à la contribution des salariés et appelait à développer une politique de l’emploi, à pénaliser les entreprises qui licencient et à taxer les profits financiers et à créer un pôle public du médicament.Tout cela passe bien entendu par l’abolition pure et simple des loi Fillon et Douste Blazy. Philippe Conil pour ATTAC a insisté sur le choix idéologique de la droite qui entend privilégier les assurances privées et a dénoncé l’exemple des USA qui laisse plus de 40 millions d’américains sans couverture sociale. Jacques Chabalier a fait le parallèle entre les capacités économiques, financières de notre pays, les progrès technologiques et scientifiques actuelles et la situation de la France au sortir de la guerre qui avec le Conseil National de la Résistance a été capable de donner naissance à la Sécurité Sociale. Il a proposé de s’attaquer aux produits financiers et de créer un pôle public du médicament pour que les médicaments échappent aux intérêts particuliers des actionnaires ; ce qui est aux antipodes de ce que proposait dans l’Humanité, dans un débat qui lui était ouvert, le député socialiste Jean marie Le Guen.

Résister et construire

« Ceux qui croient en l’homme providentiel ne font que renforcer l’idée que les citoyens n’ont pas de rôle à jouer dans ces changements nécessaires. Ce qu’il faut, c’est réveiller le peuple, construire ensemble un programme alternatif et ne pas attendre 2007. »
Si tous s’accordent à souligner la nécessaire construction d’une alternative anti-libérale, il subsiste des différences d’approche. Sylvain Fauvinet de la LCR est plutôt d’avis que cela passe par un rapport de forces à construire dans les luttes pour que le peuple retrouve l’espoir. Ce à quoi Marie-Geore Buffet reconnaissait qu’il y avait des différences à gauche et que le débat pour construire, devait compléter les luttes pour se défendre. D’autres à gauche voudraient s’inscrire dans la libéralisation, revendiquant le sérieux et l’esprit de responsabilité. Mais le peuple de gauche, après le 29 mai, n’attend pas cela.
« Les gens veulent que leur vie change. Ne regardons pas la photographie actuelle de la gauche, regardons ce que nous voulons véritablement changer. Est-ce que nous étions nombreux à croire au début de la campagne du référendum . que le NON pourrait l’emporter. Nous avons fait de multiples réunions, nous avons débattu avec des millions de citoyens, nous avons rassemblé des forces qui n’avaient pas l’habitude de le faire, et puis nous avons gagné. Ce qui a été possible en 2005 doit l’être en 2007, nous devons nous en donner les moyens et travailler ensemble pour que les changements soient réalisables. »

Avoir des services publics qui aillent plus loin que ceux que l’on a connus

Une dérive vers la privatisation

Tous les participants ont affirmé leur attachement à des services publics de qualités et leur volonté de les défendre. "La nationalisation a été efficace dans le domaine de l'énergie pour les citoyens, pour le développement économique. En privatisant, on favorise les capitaux apatrides (un retraité d'EDF). Les services publics représentent des valeurs fondamentales (MRC) l'énergie n'est plus une marchandise, c'est un lien universel. On ne voit le service public qu'en terme de coût; il faut prendre en compte le bien être qu'ils apportent (ATTAC) les services publics de proximité disparaissent, il faut les maintenir, les développer. Avec les compagnies privées gérant l'eau, on voit les différences de prix; avec la privatisation d'EDF, on aurait la même chose (comité du non Bléré). Dans les années 1980, l'efficacité de l'école augmentait. Depuis quelques années, c'est une vraie catastrophe. L'Education Nationale et la recherche n'ont pas un budget à la hauteur des besoins. La part du PIB consacrée à l'éducation aujourd'hui est à la même hauteur qu'en 1970. Les voies technologique et professionnelles sont laissées au privé (FSU). La poste était une administration, c'est maintenant une entreprise qu'on privatise(un postier).

Des services sous maitrise populaire

Ces quelques extraits du débat montrent bien l'apport essentiel des services publics tant pour les citoyens que pour les entreprises. Marie-George BUFFET a, elle aussi, montré l'importance de ces questions, tout ne pas dépendre du secteur marchand. Les services essentiels à la vie doivent être sous maîtrise populaire . En quelques sorte, les citoyens, les salariés doivent être les donneurs d'ordre. On nous dit que l'Europe empêche le maintien des services publics mais, le 29 mai dernier, le peuple français a dit qu'il ne voulait pas de cette Europe. Des luttes nécessaires Il faut aller vers des services publics européens voire mondiaux. Pour cela, les exigences populaires doivent monter pour construire les bonnes réponses politiques cet appel aux luttes est relayer par de nombreux acteurs du débat. Seul, le rapport des forces empêchera les privatisations. Les luttes syndicales doivent se poursuivre sur le champ politique (LCR) avec la pétition pour la défense des lignes corail de la SNCF, on voit bien que l'on peut rassembler (Jacques Chabalier) les services publics exigent un large débat avec le public pour construire les bonnes réponses"(CGT)" En partant de l'appel de Guéret, on va s"adresser aux élus du canton pour qu'ils s"engagent dans la défense des services publics"(comité du non de BLERE).

Construire des propositions

Le débat a montré que défendre c'est indispensable mais pas suffisant. Pour être efficace, il faut construire des réponses nouvelles et redonnant la paroles aux citoyens "Pour redonner au peuple ce qui lui appartient, il faut des droits nouveaux pour les salariés (un retraités d'EDF) la démocratisation des services publics et une obligation; il faut le regard citoyen (ATTAC). "Il faut investir dans l'intelligence humaine pour construire l'avenir (FSU). Il faut renationaliser pour se réapproprier ce qu'on nous a volé (un postier).Il faut un pôle public du médicament, à la fois pour développer la recherche et pour apporter des réponses efficaces aux besoins vitaux de santé. L'exigence financière des grands groupes pharmaceutiques est incompatible avec le maintien de la santé pour tous (Jacques Chabalier). Le bien être des gens n'est pas un coût. Il faut rendre l'argent utile pour les gens, pour la planète. Les moyens financiers existent, il faut construire des réponses politiques efficaces pour aller les chercher: - taxation des actifs financiers - une autre fiscalité au service des missions utiles à l'homme (Marie-George BUFFET). Cette riche soirée de débats montre que construire des solutions porteuses d'avenir est possible. L'enthousiasme ressenti doit conduire à d'autres débats pour que de notre diversité jaillissent des propositions alternatives au capitalisme.