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A l’occasion du XXe Festival de Jazz en Touraine, les communistes de Montlouis ont pris l’initiative
d’une table ronde sur le thème :
La culture pour tous et partout est-elle possible ?
Une Quarantaine de personnes se sont retrouvées dans la salle du conseil municipal et ont échangé sur un sujet à l’évidence,
éminemment politique.
Après un court rappel de Jean-Jacques Filleul président du Festival de Jazz en Touraine sur la raison d’être du festival,
les échanges ont été de suite portés sur des questionnements, sur des apports concrets et des expériences, et des suite à donner.
Plusieurs intervenants, intermittents du spectacle, ont insisté sur le ravage de la standardisation culturelle, qui impose
la Star'Ac comme la norme, sur l’audimat, sur les géants des industries multimédias qui transforment le citoyen en consommateur,
sur la fragilité dans leur vie, dans leur art, et d’insister fortement sur le formatage dont est victime chacun d’entre nous face
à ce rouleau compresseur qu’est la télé.
Culture et art c’est du pouvoir et la censure est économique
De nombreuses interrogations ont été posées :
- Doit on se satisfaire d’un minimum culturel ?
- Peut on aller au spectacle lorsque l’on ne gagne que le SMIC ?
- Doit on pratiquer la gratuité ?
- Les artistes sont-ils des travailleurs comme les autres ?
- Une culture sans utopie cela veut dire quoi ?
- Comment faire pour que le plus grand nombre soit partie prenante, soit acteur ?
- Comment permettre dès le plus jeune âge, à chaque citoyen en devenir de rencontrer, d’être ouvert aux différentes formes de culture ?
Le rôle de l’école a été soulevé, avec un comparatif sur « il y a quelques années et aujourd’hui », et de pointer les reculs, les manques.
Une certitude partagée par tous, l’école a un réel rôle à jouer pour faire connaître, faire aimer les arts. Elle doit former, donner envie, mettre en appétit, éventuellement trouver des astuces car à moins de baigner dedans, accéder à la CULTURE demande des efforts, du travail.
Pour cela, l’école a besoin de moyens. Ce n’est sans doute pas le socle commun proposé aujourd’hui qui permettra cela.
L’accès de chaque famille, quel que soit son milieu social aux différentes formes de culture, suppose des politiques culturelles
locales qui soient soutenues par des financements suffisants de la part de l’Etat.
La culture donne à rêver, donne à penser est-ce bien raisonnable ?
La question du handicap a été posée, comment appréhender la sculpture, la peinture quand on est mal voyant et qu’il est
interdit de toucher ?
Frédéric Dutoit, député des Bouches-du-Rhône, maire des XVe et XVIe arrondissements de Marseille, membre du comité de suivi
des intermittents rappela certaines vérités et insista sur la nécessité d’opposer au minimum culturel pour les plus défavorisés,
et la nécessité de refonder une culture commune de haut niveau pour tous. Il a également rappelé l’obligation de demander
des comptes à la société, le besoin d’épanouissement et l’expression de chacun dans le champ culturel, le besoin de soutenir
la création par un financement public accru, dégagé des logiques financières, l’état doit pour cela jouer un rôle d’incitation.
Pourquoi pas un service public de la culture ?
Et de dire et redire qu’à l’occasion des prochaines échéances électorales la culture devra être au centre de préoccupations
des politiques, pour développer une véritable démocratie populaire et redonner toute sa place à l’éducation populaire, aux arts
dans la cité, dans l’école, dans l’entreprise.
La gauche doit s’engager et tenir ses engagements.
Les personnes présentes encartées ou non au parti communiste ou socialiste ont paru être en accord avec la démarche et considérer
ce débat comme un début, comme une avant première.
Le souhait, « l’exigence » de poursuivre la démarche pour construire une autre politique culturelle, pour construire un projet
véritablement anti-libéral, pour que cela change, s’est fortement fait ressentir.
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